mardi 20 mars 2012

Quelques nouvelles

Oui je sais, ce blog est d'une inactivité navrante. Il faut dire que le quotidien est loin d'être inactif lui !

Petit pirate va dans une école -Montessori- absolument formidable deux matins par semaine maintenant, il pousse, parle de mieux en mieux et nous fait marrer. Et puis moi il est possible que je reprenne un travail bientôt et je suis morte de trouille.

Affaire à suivre !



lundi 17 octobre 2011

La gifle c'est intolérable mais ...

Il y a peu un de mes contacts à poster cette image sur un célèbre réseau social.


Et la première réponse qui à suivis donnais à peu près : "c'est vraiment horrible de frapper un enfant comme ça, moi je donne des fessées de temps en temps  mais jamais de claque c'est trop horrible". Puis après un commentaire relativement zen de ma part, qui disais que, en gros les fessées ce n'est pas différent, j'ai droit au célèbre : "chacun sa méthode d'éducation, j'ai reçu des fessées j'en suis pas morte ça va devenir de la maltraitance c'est n'importe quoi".

Et là, je m’énerve, et je m’énerve fort.

Donc frapper son enfant au visage c'est grave, sur les fesses non. Ou alors est-ce la marque qui rend l'acte dramatique ? la fréquence peut être ? si je le fais chez moi, c'est moins grave qu'en public ? Avec la main moins grave qu'avec un objet ? s'il y a une couche de vêtement ? faut-il que l'enfant pleure ? l'expression de son visage est-elle différente de celui de cette petite fille ?
à quel degré la violence est elle acceptable et "éducative" ?

Si l'on transpose le même acte sur des adultes (dans un couple, ou dans une relation de travail par exemple) est il aussi tolérable ? Non évidement, de nos jours vous iriez en justice si votre compagnon / compagne vous en mettais une parce que la vaisselle n'est pas faite, ou si votre employeur vous frappais parce que vous avez raté une vente. Cela n'a rien à voir ? ah bon ?

Il n'y a pas si longtemps, il étais socialement convenable de ramener son épouse "à la raison" en la cognant, ou de punir les fautes de ces employés par des punitions cruelles et violentes. Tout le monde s'accordait à dire qu'on ne pouvais vraiment pas faire autrement, et que lorsque l'on essayer de s'en passer ils les cherchais ces coups ... puis bon, ils en sont pas mort hein ! (sauf certains mais là c'est n'importe quoi, certains ne savent vraiment pas se contrôler franchement). A force de se battre, et en faisant face aux railleries et à une résistance violente, petit à petit les comportements ont changer, et le problème est loin d'être régler d'ailleurs.

La violence "c'est un abus de force" une force brutale utilisée pour soumettre quelqu'un, si je me une gifle ou une fessée à mon enfant je ne le fait pas pour lui apprendre quelque chose, je le fait pour le soumettre à ma volonté. Point.

Ce qu'il apprends ? si je veux quelque chose que je ne peux obtenir par la discussion je peux l'obtenir en frappant surtout sur quelqu'un de plus petit que moi. Si je suis très en colère j'ai le droit de frapper.
Mais aussi, si je fais quelque chose qui ne conviens pas à mon parent il est préférable de lui mentir / de lui cacher plutôt que d'en parler. Il retiendra aussi qu'il est mauvais, qu'il oblige son parent à le frapper, qu'il est insupportable. Et tout ça, oui ça à des conséquences, des conséquences graves même.
  • conduites de vengeance ( actes délinquants: vols, vandalisme, provocations, insultes ...)
  • actes commis sur d'autres personnes 
  • conduites de désespoir ( automutilation, mise en danger -comme traverser sans regarder-, suicides parfois aussi…)
  • troubles cognitifs: troubles du jugement, du raisonnement logique, de la mémoire, temporo - spatiaux, troubles alimentaires ...
  • La désadaptation: enfants timides craignant de ne pas être à la hauteur, n'osant pas demander quand ils en ont besoin, avec une propension à la culpabilité. Ils peuvent développer une anxiété et être marginalisées.  
  • La souffrance éthique: l'individu se comporte en désaccord avec sa morale, il doit exécuter des ordres qu'il réprouve. Le conflit génère une souffrance éthique vis à vis de l'idéal de soi mais aussi une culpabilité à l'égard d'autrui. Pour lutter contre cette crise d'identité, il développe une défense consistant à engourdir la conscience morale et à nier la souffrance des autres.
Et paf ! la boucle est bouclée ... l'enfant grandit, deviens parent, et frappe ces propres enfants. Il nie la souffrance, la colère, la peur, la honte qu'il à ressenti enfant, et du coup nie celle qu'il inflige à ces propres enfants. La violence éducative ordinaire tue rarement (ça arrive) de façon physique, par contre elle tue son empathie envers lui même et envers les autres.

Je n'ai pas parler ici des insultes, des punitions et récompenses, des menaces, des mensonges ... je développerais plus en détail un de ces jours, après un nouveau coup de sang.

Oui, faire sans coups, sans chantage ... c'est possible, ça s'apprend. Oui on pose aussi des limites et ce n'est pas le chaos à la maison. Je vous invite à lire cette petite brochure « Sans fessée comment faire ? »
Pour aller plus loin il y a excellents ouvrages très pratiques tels que J'ai tout essayé ! d'Isabelle Filliozat qui aborde la plupart des situations difficiles des enfants de 1 à 5 ans avec des solutions claires applicables par tous et surtout très efficaces, ou le merveilleux Parents épanouis, enfants épanouis !

Faire le choix de ne pas frapper, c'est un cadeau pour l'équilibre et l'avenir de nos enfants ... et des leurs.